Un protocole témoin d'une tradition mais qui a su s'adapter.Le salut est en effet un moment important de la séance de Nihon Tai-Jitsu. Il marque le début et la fin du cours et permet la transition entre l'intérieur et l'extérieur du dojo. Bien qu'héritée des coutumes japonaises? il a fait l'objet de modifications à l'image du Nihon Tai-Jitsu lui même afin d'être modernisé et occidentalisé. Des modifications qui sont même apparues dans le salut au sol dans un intervalle très court, et ce, très récemment.
Ainsi, quand j'ai débuté le Tai-Jitsu dans la fin des années 90, je me souviens que pour se mettre en seiza il fallait d'abord pivoter à 90° vers la droite, poser le genou gauche, puis repivoter de 90° à gauche avant de se mettre finalement en seiza. Cette façon de prendre position visant sans doute à mimer la gestuelle génee de samouraïs en cuirasse avec des sabres sur les hanches. Ce protocole est aujourd'hui abanonné au profit d'une mise en position en restant dans l'axe, comme au judo. C'est à dire en reculant parallèlement la jambe gauche puis la droite. On y trouve un confort et surtout une intelligence: ce mouvement est moins délétère pour les ligaments du genou qui n'est pas encore échauffé!
L'autre mouvement ayant reçu une modification notable de son exécution se trouve être la façon de poser au sol les mains en triangle. Toujours dans la logique des samouraïs qui devaient autrefois rester dans un état de vigilance constant, j'avais pris l'habitude comme on me l'avait enseigné de poser d'abord la main gauche, puis la droite. Cette manoeuvre devant permettre en théorie de pouvoir dégainer rapidement un katana imaginaire si un adversaire potentiel profitait de ce moment de vulnérabilité de la nuque pour nous décapiter... Cette forme de salut a récemment été abandonnée sur instruction de maître Hernaez qui voit par là désormais un manque de confiance dans la relation maître-élève. Et pire selon lui... de la défiance!!
Enfin, dernier changement notable par rapport aux anciennes pratiques: le regard. Si traditionnellement les japonais regardaient le sol en signe de soumission, les occidentaux que nous sommes penchent plutôt (permettez l'expression ^^) pour de l'égalitarisme. C'est pourquoi le pratiquant lèvra les yeux en saluant par respect, non pas par soumission.
Mais il reste tout de même des fondamentaux qui demeurent: tels que les mains en triangle, et la position des genoux (joins pour les femmes et écartés pour les hommes).
Le seiza: la position dont il ne faut abuser?Au cours de recherches en publications scientifiques sur la biomécanique dans les arts martiaux, je suis tombé sur des affirmations parfois négative sur cette position. Sans rentrer dans les détails, des chercheurs affirment de plus en plus que la position n'est pas des plus adaptées pour le corps humains. Pire, elle serait peut être même source de dommage pour les membres inférieurs en ce qui concerne les articulations et l'irrigation sanguine.
Sur ce dernier point, et selon des rumeurs plus ou moins fondées, certains scientifiques soulèveraient l'hypothèse selon laquelle les individus d'origine éthnique asiatique au centre de gravité plus bas verraient ici la raison de la longueur amoindrie de leurs membres inférieures... Mais ce n'est pas ici le lieu pour discuter du ridicule ou du sérieux de ces propos.
Tout ce qu'on peut retenir pour le moment est qu'il faudrait peut être éviter cette position quand ce n'est pas nécessaire, au profit d'une position qui soulage mieux l'appareil locomoteur. (ci-dessous l'exemple de position prise naturellement où l'accroissement de congruence (surface de contact de la tête fémorale) soulage les hanche par une meilleur répartition des contraintes.)
